Sarkozy fidéle aux coups bas qui cassent trop
Le candidat de l'UMP (Utilisation des Média Propagandistes) affirmait devant les micros et les caméras des télévisions lors de son passage par la Gare du Nord après les incidents de mardi : "Si Madame Royal veut régulariser tous les sans-papier et si la gauche veut être du côté de ceux qui ne paient pas leur billet de train, c'est son choix".
C'est ce qu'on appelle en langage politique un coup bas. Mais peut on s'attendre à ce que M Sarkozy, qui a trahi ses mentors (menteurs) politiques (Pasqua puis Chirac), renonce à utiliser ce genre de bassesse contre ses adversaires politiques ?
Hélas, et le président de l'UMP le sait bien, ce genre de phrase prononcée devant des caméras de télévision peut s'avérer être une arme à l'efficacité redoutable.
En effet, il est bien sûr evident que Madame Royal n'a jamais dit qu'elle régulariserait tous les sans -papier et la gauche dans son ensemble, parti socialiste compris, ne défend pas les fraudeurs et encore moins les casseurs. Et ça le président des Hauts de Seine le sait bien.
Mais la plupart des gens qui verront l"ancien ministre de l'intérieur et entendront cette phrase à la télévision n'iront pas plus loin et prendront ces paroles pour argent comptant sans aller vérifier l'exactitude de ces dires. Et ainsi avec ce genre de petite phrase relayée par des média souvent complaisants, se forge dans l'opinion l'image d'une gauche laxiste plus près de protéger les délinquants ou les clandestins que de défendre les "honnêtes gens".
La manoeuvre peut sembler effectivement très grossière mais elle est efficace.
Et Sarkozy est passé maitre dans ce genre de manipulations . Il y est même un praticant redoutable probablement grace à sa formation d'avocat.
Il sait avoir l'applomb necessaire pour affirmer de manière péremptoire des approximations (la moitié des salariés Français gagne le SMIC), pour transformer un bilan plus que nuancé en un bilan tout positif (baisse de la délinquance de 8% en oubliant de mentionner l'augmentation des violences aux personnes qui augmentent de 12% dans le même temps) ou tenir des promesses qu'il sait pertinement ne pas pouvoir tenir (Il n'y aura pas de privatisation de Gaz de France).
Si demain un débat devait avoir lieu entre Sarkozy et Royal, arrivés au deuxième tour, on peut se demander si la candidate socialiste serait de taille à se battre devant un tel spécialiste en coup fourré. Rappelons nous que la dernière fois qu'un débat a opposé un avocat à un enarque c'était en 1988 et c'est l'avocat qui l'avait emporté (Mitterrand). Espérons juste que l'histoire ne bégaie pas.
Tenir et Résister