La France qui Travaille de Sarkozy : "travailler plus pour ......"
Dans le projet de Sarkozy, de plus en plus mouvant à mesure que l'on approche de l'échéance, une idée reste constante : redonner de la valeur au travail. Le candidat de l'UMP (Un Mégalo Populiste) va même dans son discours d'investiture du 14 janvier 2007 jusqu'à opposer "la France qui travaille" à "ceux qui vivent de l'assistanat". A ce propos le sinistre de l'intérieur tout comme ses sbires préférent souvent parler "d'assistanat" plutot que de "solidarité" adoptant ainsi un discours que ne renieraient pas les néo-libéraux Etats Uniens.
Mais revenons au travail de Sarkozy.
Pour permettre à "celui qui veut gagner plus de travailler plus" il propose de supprimer les charges sociales pour les entreprises et l'impôt sur le revenu pour les salariés sur les heures supplémentaires.
Cette proposition entraine un certain nombre d'observations.
Il est évident que le choix de travailler plus est plus celui des entreprises que des salariés et de fait un salarié qui voudrait travailler ne pourrait le faire qu'avec l'accord de son employeur. Et ainsi on pourrait parfaitement voir des salariés voulant augmenter leur revenu gràce aux heures supplémentaires ne pas avoir cette possibilité parce que la charge de travail de l'entreprise n'est pas suffisante pour permettre le recours à ces heures supplémentaires.
C'est plutot donc "celui qui veut gagner plus peut travailler plus.....avec l'accord de son patron".
Et devant le rapport de force en défaveur du salarié qui souvent de fait n'a guère d'autre choix que de faire les heures supplémentaires que lui impose son employeur sous peine de se voir mis à l'écart ou harcelé moralement, voire licencié à la première occasion, on peut rajouter que "celui qui est content de ce qu'il a et ne veut pas gagner plus devra peut être travailler plus si son patron l'exige".
Devant une augmentation des besoins de main d'oeuvre les entreprises ont le choix entre les heures supplémentaires et l'embauche d'un nouveau salarié. A l'heure où l'on compte presque 4 millions de personnes sans emploi, le candidat populiste va, avec sa proposition inciter les employeurs à recourir aux heures supplémentaires plutôt plutot qu'à recruter ou tout au moins si le besoin de main d'oeuvre est durable à retarder de plusieurs mois l'embauche. Et ainsi installer durablement les "assistés" dans "l'assistanat". Peut être vaudrait il mieux, si un besoin d'heures de travail se faisait sentir, offrir la possibilité à "ceux qui veulent gagner plus que les subsides de l'assistanat de travailler tout court".
Ainsi une heure supplémentaire hebdomadaire effectuée par les 17 millions de salariés du privé équivaudrait à 500 000 emplois .
On peut aussi noter que les heures supplémentaires effectuées dans le cadre de cette proposition seraient exemptées de charges sociales et donc ne seraient pas prises en compte pour le calcul des retraites. Ainsi un salarié qui travaillerait 4 heures de plus par semaine (pour passer de 35 à 39 heures par exemple) "perdrait" tous les 9 mois l'équivalent de 1 mois de cotisation prise en compte pour le calcul de sa pension.
On peut dire que la mesure envisagée par l'UMP c'est "Travailler plus pour gagner plus.......aujourd'hui et gagner moins demain".
Enfin on peut aussi se demander ce qu'il adviendrait des salariés restés aux 39 heures (comme dans la restauration par exemple)? Est ce que les entreprises devraient passer les 4 heures de la 36 à la 39éme en heures supplémentaires exemptées de charges sociales ? Sinon les salariés de ces entreprises se retrouveraient lésés (avec un grand B) par rapport aux salariés des entreprises qui sont aux 35 heures.
Pour eux c'est "Déjà travailler plus pour ne pas gagner plus"
Tenir et Résister