Chronique d'une défaite annoncée
La campagne pour les législatives est officiellement ouverte.
François Fillon nouveau chef d'un gouvernement ramassé de 15 ministres dont les 2/3 ont déjà été membres de gouvernements précédents (elle a belle gueule la rupture) ménera la campagne pour l'UMP et son nouveau satellite, le PSLE (Parti Social Libéral Européen ) des anciens députés UDF qui ont préféré déserter Bayrou pour un bon bol de soupe.
Au PS, principal parti de la gauche, rien ne semble bouger, si ce n'est une dernière (et ultime?) bataille des chefs. On notera aussi la disparition de Ségoléne Royal absente des média depuis le 7 mai 2007.
Au niveau du programme pour les législatives du parti de Hollande il semblerait qu'il se résume à demander aux électeurs de bien vouloir élire un nombre suffisant de députés pour pouvoir constituer une opposition réelle, en s'alliant avec les verts, les communistes (s'il disposent d'élus) et si nécessaire avec le MoDem de Bayrou qui apparait de plus en plus comme le seul vrai leader de l'opposition.
Comme argument de campagne il y a mieux. D'emblée le PS qui a perdu toute combativité se place dans la position de battu et tente de limiter les dégats.
Rappelons nous tout de même que 47% des votants ne se sont pas prononcés pour Sarkozy lors de l'élection présidentielle. On peut supposer à juste titre que ces personnes espèrent mieux du Parti Socialiste qu'un positionnement projeté dans une opposition de principe en attendant 2012.
Il serait préférable que la gauche et le PS présente un projet pour les législatives qui soit une réelle alternative à ce que propose le nouveau président de la république et son gouvernement. Ainsi à l'heure où, au sein même de ce gouvernement, se font entendre des différences sur l'application d'une franchise pour le remboursement des frais de santé sensée responsabiliser les assurés pourquoi ne pas proposer une autre réforme. Par exemple un nouveau mode de fonctionnement de la sécurité sociale qui consisterait à regrouper les différentes caisses (Maladie, Vieillesse, Famille) en une seule caisse ce qui permettrait la compensation entre les différentes composantes, à n'appliquer qu'un seul taux global qui serait inférieur au total des taux actuels de 5 à 6%, à supprimer toutes les exonérations concédées aux entreprises et à mettre en place un systéme de CSG à taux progressif cumulée avec l'impot sur le revenu.
La gauche, si elle veut avoir des chances de réaliser score honorable aux législatives, doit sortir de sa position défensive pour adopter une position plus offensive et devenir une force de (contre)propositions tout en dénonçant les effets négatifs que pourraient avoir la mise en oeuvre du programme de Sarkozy. Mais surtout elle doit apparaitre plus unie que jamais et ne se préoccuper que des élections législatives de juin et pas des échéances futures de 2012.
S'il est certain qu'il y aura probablement d'ici un an ou deux (et même avant) des déçus du Sarkozysme (si l'UMP et consorts sont majoritaires à l'assemblée), il y aura, bien avant cela, des déçus de la gauche et du PS.
Tenir et Résister