Sarkozy : c'est pas de ma faute, c'est celle des juges
Dans une lettre qu'il a envoyée avant les vacances d'été à son ministre de tutelle, sinistre de l'intérieur, des expulsions et de la répression; le prefet de Seine Saint Denis, le département Francilien qui concentre à lui tout seul 35% de la pauvreté de toute l'Ile de France, disait son inquiétude sur l'augmentation de la délinquance dans son territoire. Selon les chiffres qu'il a fournis la délinquance aurait augmenté de 7.64% en un an. Pour le prefet cette accroissement serait du en partie au laxisme de la justice et plus particulièrement la justice pour enfants, sur 1651 mineurs interpellés par la police, seuls 132 (8%) ont été écroués, les autres ayant été relachés. Mais le prefet dénonce une autre cause à la recrudescence des violences : la diminution depuis 2002 du nombre de fonctionnaires de police dans le département.
Nicolas Sarkozy en réponse à ce rapport s'en est pris encore une fois à la justice qu'il a jugée trop laxiste mais à part une énième promesse d'augmentation d'effectifs des forces de l'ordre dans le département il n'a fait aucun commentaire sur la baisse des effectifs pourtant intervenue aussi pendant qu'il était en fonction et après des déclarations plusieurs fois réitérées d'augmentation des effectifs. Mais le président de l'UMP (Un Mégalo Prometteur) cherche encore à se disculper, comme un enfant pris la main dans le sac : c'est pas ma faute si la délinquance augmente c'est celle de la justice qui donne aux enfants de ce département un sentiment d'impunité.
Quelques remarques :
Le prefet et son ministre sous-entendent, en s'en prenant à la justice pour enfants, que l'augmentation de la criminalité dans le département n'est que le fait de mineurs !!!
Si le chantre de la rupture s'en prend aux juges c'est probablement aussi pour masquer à l'opinion le manque de résultat de sa politique presque exclusivement répressive et le fait que comme souvent ses grandes déclarations sur la sécurité ou autre chose ne sont pas suivies d'actions réelles.
Enfin on peut se demander pourquoi ce rapport normalement confidentiel du préfet de Seine Saint Denis est rendu public (et surtout pour les conclusions sur la délinquance juvénile) au moment où le parlement examine une loi sur....la délinquance des mineurs. Surtout quand on voit l'auteur du courrier publié arpenter la banlieue du 93 en compagnie de son ministre, d'habitude prompt à sanctionner ou sermoner, qui n'a pris aucune mesure à son égard.
Tenir et Résister