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le cri du peuple

Au nom du Pése, du Fric et du Saint Grisbi (2)

23 Octobre 2008 , Rédigé par jacques vingtras

La crise

Entre 2004 et 2006 la Fed a augmenté son taux directeur de 4% le faisant passer de 1.25% à 5.25%. Ce qui a eu pour conséquence d'augmenter de façon dramatique les mensualités des personnes qui "bénéficiaient" de subprimes. Ces personnes qui rappelons nous étaient souvent classées à risque n'ont très vite plus pu faire face à leurs échéances. Et les banques ont fait jouer l'hypothèque : c'est à dire qu'elles ont saisi les biens dans l'espoir de les vendre avec une surcote. Mais le problème c'est que le nombre de défaillances est devenu important et les saisies avec. Et là la loi du marché a pleinement  fonctionné. Une augmentation de l'offre de biens immobiliers conjuguée à un tassement de la demande, en particulier pour cause de crédit devenu plus cher, ont entraîné de fait un écroulement des prix de l'immobilier. Et donc les maisons qui devait garantir les remboursements de crédit valaient nettement moins que le montant du prêt initial. Les banques se sont ainsi retrouvées à la tête d'un important stock  immobilier quasiment sans valeur. Et par voie de conséquence tous les investisseurs en titres issus de la titrisation ont vu leurs actifs fondre comme neige au soleil. Les compagnies d'assurance devant l'ampleur de la crise n'ont pu couvrir les risques....


Le 23 juillet 2006, John Smith était expulsé de la magnifique maison qu'il avait achetée à crédit quatre ans plus tôt.
Son maigre salaire de 1000 dollars nets par mois ne lui permettait plus d'assumer les 988 dollars de la nouvelle mensualité pour son crédit immobilier, les 110 dollars de son crédit automobile et les 95 dollars de son assurance maladie.
La First Greedy Bank a donc récupéré un bien immobilier dont la valeur est passée de 100.000 dollars (prix du marché en 2002) à 50.000 dollars (prix du marché actuel) mais que de toute façon elle n'arrivera pas à vendre comme les 1520 autres biens immobiliers inscrits à son patrimoine.
Pic Soux et Blé qui avait massivement investi dans les ABS, RMBS et autre CDO se retrouve avec des actifs évalués à peine à 10% de leur valeur d'acquisition
On sait ce qu'il est advenu de l'assureur AIG qui a été "nationalisé" par Bush Jr  grand défenseur du libéralisme.
Le seul qui aurait pu à peu près bien s'en sortir c'est Asshole Building Corporate mais hélas le promoteur avait lui aussi investi toutes ses liquidités dans des ABS qui ne valent aujourd'hui plus rien.

Bilan comptable
John Smith : Des dettes, plus de logement, plus de voiture et bientôt plus de boulot
First Greedy Bank : Actifs 1521 biens immobiliers sans valeur et invendables puisque par d'acheteurs.
                                   Liquidités 0 dollar
Pic Soux et Blé : Actifs financiers 0 dollar
Asshole Building Corporate : rien..

Ce que l'on peut dire c'est que l'argent a fondu avec la crise. Mais on peut se demander aussi s'il a réellement existé un jour. Au final le seul élément réel que l'on peut valoriser c'est la maison qui existe toujours. Le reste n'est que vent. La monnaie créée par le biais du prêt n'est en définitive que de la monnaie future et aléatoire qui ne rentre dans le circuit économique réel qu'au moment du remboursement de l'emprunt, si remboursement il y a.
Il faut aussi se poser la question de la confusion entre valeur et monnaie. Quand les banques, assureurs et investisseurs inscrivent à leur actif des produits mobiliers et financiers ils indiquent une valeur estimée ou évaluée selon le marché. Or la valeur a une part grandement sujestive qui parfois n'a rien à voir avec la rigueur monétaire. Celui qui veut absolument un objet est prêt à mettre beaucoup d'argent mais est ce à dire que cet objet aura la même valeur pour son voisin. Et on peut aussi noter le role de la spéculation dans le gonflement de la valeur. Ainsi un spéculateur prend en compte la valeur qu'il pense que les investisseurs vont donner à tel ou tel produit pour réaliser une plus value en achetant des produits qu'il revend trés rapidement. Et encore le systéme est tel que le spéculateur n'est même pas obligé de débourser quoi que ce soit pour récupérer sa plus value.
Cette crise démontre aussi que le secteur bancaire et financier ne peut être laissé sans cadre. On ne peut admettre que ce secteur primordial pour l'économie (hélas) soit aux mains de personnes peu scrupuleuses  qui au nom de la sacro sainte loi du marché font n'importe quoi pourvu que ça rapporte.

Maintenant on peut aussi se demander s'il est bien juste que ce soit les victimes principales de la crise ( les entreprises et surtout les ménages; enfin les 95% qui gagnent en dessous de 5940 euros par mois) qui payent pour des banquiers qui voulant faire des profits n'ont pas hésité l'ombre d'un centième de seconde à investir des sommes colossales (dont une partie provenant des dépots des particuliers) dans des produits financiers hasardeux. Et les victimes, comme sonne le facteur, payent toujours deux fois : par l'impôt qui servira en partie à renflouer les banques et par la difficulté accrue à obtenir des prêts.  Car ils sont comme ça les banquiers non seulement ils veulent bien que l'Etat (c'est à dire les contribuables) les renfloue mais en plus ils sont plus prompts à prendre des risques pour des sommes importantes que pour des petites sommes.

Tenir et Résister

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A
Nombre de personnes ne connaissent pas leur richesse et font appel au crédit. Actuellement le CAC 40 perd plus de 3% et l'or est au plus haut. C'est tout à fait emblématique de ce qu'il se passe depuis plus d'un an sur ces deux marchés. Si vous avez besoin d'argent et si vous possédez un peu d'Or sous quelque forme que ce soit, bijoux, déchets, pièces ou lingots, n'attendez pas, c'est le moment de vendre, vous serez étonné du montant récolté !<br /> achat or
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