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le cri du peuple

Attali-béral cherche croissance désespérement

29 Janvier 2008 , Rédigé par jacques vingtras

La commission pour la libération de la croissance française plus connue sous le nom de commission Attali-(béral) vient de rendre son rapport au prince omniprésident du pouvoir d'achat du président. Bien que son président Jacques Attali s'en défende, la plupart des 313 mesures proposées par la dite commission sont d'inspiration libérale.

Mais d'abord revenons sur le but même de cette commission : la libération de la croissance Française. Vous ne le saviez pas mais la croissance en France, tout comme Ingrid Bétancourt en Colombie, est otage d'un groupuscule type FARC ( Forces d'Arrêt et de Retenue de la Croissance). Badinguet, n'étant jamais en retard lorsqu'il s'agit d'apparaitre dans les média en libérateur d'otages, ne pouvait laisser la Croissance, qui plus est Française, aux mains de forces scélérates de fonctionnaires, universitaires, salariés ne voyant que leurs intérêts et autres élus parlementaires ou locaux qui imposent des lois anti-croissance. 

On peut déjà s'interroger sur la nécessité de la croissance. Rappelons nous qu'en la matière la croissance dont il est question ici c'est, bien sûr, la croissance du PIB  ( Produit Intérieur Brut).
Le Produit Intérieur Brut est l'indicateur comptable de tout ce qui est produit dans un pays et qui  génére un flux monétaire. 
Il ne prend donc pas en compte toutes les activités créatrices de richesses qui ne générent aucun flux monétaire (comme le travail domestique, le jardinage....) ou les services publics qui ne donnent pas lieu à des "factures" tel l'enseignement. Si vous faites le ménage chez vous et mangez les légumes de votre jardin plutot que d'employer une femme de ménage ou d'acheter vos légumes au marché vous ne contribuez pas au PIB. Mais est ce pour autant que vous ne contribuez pas à la création de richesses. Ou comment quantifier et monétariser les richesses du savoir  apportées  par un professeur.
De plus le PIB ne fait pas le distingo entre une activité contribuant au bien-être général et une activité dite regrettable. La construction de crêche ou la fabrication de canons sont abordées de la même façon sous le seul angle de la comptabilité.
On voit bien que le PIB ne saurait à lui seul mesurer la richesse d'un pays et surtout le bien être de ses habitants. Il n'est que de voir ce qui se passe dans la première puissance économique du monde : les Etats-Unis. On peut dire que ce pays est le pays (de par son PIB) le plus riche du monde mais on ne peut pas dire que les Etats-Uniens (tous les Etats-Uniens bien sûr et non pas la frange la plus aisée) soient les gens les plus riches du mondes ou les plus heureux.
Aujourd'hui une part grandissante d'économistes ou de politiques estiment que l'on ne saurait ramener la mesure du bien être de la population d'un pays au seul comptable et monétaire PIB. Est il vraiment sain de vouloir créer plus de richesses si ces richesses ne sont pas équitablement réparties ou si seule une part infime de la population peut en jouir?
Même le Foutriquet de l'Elysée pourtant commanditaire de la commission Attali-béral semble penser que la richesse nationale ne peut se résumer au seul PIB ou PNB. Il a confié à deux Prix Nobel d'économie, l'Indien Amartya Sen, et l' Américain Joseph Stiglitz, le soin de réfléchir à un nouvel instrument de mesure de la croissance, plus qualitatif, que le produit national brut (PNB). Mais il ne s'agit là probablement que d'une manoeuvre médiatico politique destinée à masquer les futurs mauvais résultats qui déjà se profilent à l'horizon. 
On peut se demander ce que ferait le Badinguet du 21éme siècle si les mesures proposées par la commission présidée par l'ancien Sherpa mitterrandien conduisent à terme à une baisse du nouvel indice élaboré par les deux Nobel.

Examinons maintenant différentes des 316 mesures propositions avancées par la commission Attali et plus particulièrement celles concernant la fiscalité et l'emploi. 

En matière fiscale la commission propose d'éxonérer totalement les entreprises des cotisations patronales au niveau du SMIC et de financer cette mesure par 0.6 point de CSG et 1.2 points de TVA supplémentaires. Il n'est pas du tout certain que ces mesures conduisent à une amélioration du pouvoir d'achat mais ce qui est sûr c'est qu'à terme elles risquent de fermer un peu plus la trappe à bas salaires. En éxonérant au niveau du SMIC elles risquent d'inciter à maintenir les rénumérations des salariés à ce niveau.  Et surtout, elles augmentent encore une fois la fiscalité la plus injuste (CSG - TVA) parce que frappant en proportion plus fortement les faibles revenus. 

Pour l'emploi Attali-béral propose d'élargir les motifs de licenciement économique à "la réorganisation de l'entreprise" et à "l'amélioration de la compétitivité", de créer un nouveau mode de rupture du contrat de travail : la rupture à l'amiable (mesure qui est en train de se réaliser après l'accord intervenu dernièrement entre le patronat et quatre des cinq syndicats représentatifs), de permettre aux entreprises de déroger à la durée légale du travail par accord de branche et d'entreprise ou encore d'autoriser plus largement le travail le dimanche.  On constate que l'ensemble de ces mesures répond à la demande du MEDEF de l'assouplissement du droit du travail et à l'instauration d'une plus grande flexibilité. 
Si l'on prend la première mesure d'élargissement de la motivation du licenciement économique, on reste dans le flou le plus absolu et ne doutons pas que si elle venait à être mise en  oeuvre  les conseils de prud'hommes (enfin ce qui en restera après la réforme Dati-ranique) risquent l'asphyxie. Qui jugera de la nécessité d'un licenciement pour la réorganisation de l'entreprise ou pire pour l'amélioration de la compétitivité ?

Tenir et Résister

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