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le cri du peuple

Et si on travaillait moins pour mieux sortir de la crise

9 Mai 2020 , Rédigé par le cri du peuple

Dans une note de mai, le très libéral et macronard Institut Montaigne avance, sous la plume de Bertrand Martinot économiste atterrant, "neuf propositions pour adapter le temps de travail en contexte de crise et rebondir face au Covid 19."

A côté des classiques suppressions d'un jour férié (en l’occurrence le Jeudi de l'ascension) et de RTT, se trouve une non-moins classique " nécessaire augmentation de la durée moyenne du travail".

Si ces mesures étaient appliquées par Macron et ses sbires, ce serait un prolongement de tout ce qui a été entrepris depuis 2016 par les gouvernements de Vals et Philippe en matière de casse du droit de travail. Martinot préconise bien sûr une application temporaire de ses propositions. Juste le temps de la crise. Vous voyez le loup? A une époque où les crises sanitaires succèdent aux crises climatiques qui succèdent aux crises financières, le risque est grand que de telles mesures soient pérennisées aussi vite que l’état d'urgence. 

Non si vous voulez réellement relancer l'économie, sortez de votre schéma mental libéral, diminuez le temps de travail et embauchez.

Déjà si on analyse la durée du travail en France on constate qu'en 2018 pour fonctionner "l'économie" a utilisé 43.5 milliards d'heures de travail (selon l'Insee) sur les 49.1 milliards d'heures disponibles, correspondant au potentiel de la totalité de la population active travaillant pendant la durée légale annuelle. Dit autrement, la charge d'heures de travail pour produire tout ce qui l'a été dans l'année a représenté 89% de la capacité de l'ensemble de la population active. Donc si on réduisait la durée légale du travail de 11% (soit 31 heures hebdomadaires) on pourrait garantir le plein emploi à l'ensemble des actifs. Je sais que tout n'est pas aussi simple mais cela mérite qu'on y réfléchisse. Et pas qu'en terme de facteur de production ou autre fadaise de capital humain. Mais c'est déjà un autre débat.

Imaginons que l'on ramène la durée légale hebdomadaire du travail à 32 heures. Si on élargissait l'amplitude horaire journalière,  pour tourner à plein régime et aussi pour respecter les mesures de sécurité sanitaire, on devrait embaucher pour relancer la production.

L'accroissement des embauches conduirait de fait à une augmentation du revenu des nouveaux salariés.

Et la hausse du pouvoir d'achat qui résulterait de cette augmentation de revenu aboutirait à une relance de la consommation et donc de la demande. En effet, les personnes nouvellement embauchées le seraient pour la plupart à des niveaux  situés dans les couches basses de l'échelle des salaires. Or c'est dans ces tranches de revenu que la propension marginale à consommer est la plus forte. Donnez 100€ à une personne au revenu modeste elle en dépensera la majorité si ce n'est la totalité, alors qu'une personne avec un revenu élevé l'épargnera ou l'investira.

Bien sûr pour sortir efficacement de la crise la baisse du temps de travail ne peut être l'unique solution. Mais elle peut en constituer une solide

Tenir et Résister

 

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